Je me sens tomber. Pas très haut par rapport au sol, heureusement pour moi. Et quelques cordages épais amortissent ma chute. J'ai probablement encore raté un échelon, car je suis dans la lune la plupart du temps en ce moment.
Dès que je pose le pied sur le seuil de ce grand bâtiment, des officiers de police m'arrêtent, au motif que je me suis évadé de la maison où je devais rester, ayant été acquit légalement par M. et Mme Caesar.
Il y a là un groupe de six marins. Ils ne sont qu'en train de s'amuser après tout !
Je sonne à la porte. Béatrix m'ouvre, et me voyant, ne semble pas très heureuse de ma présence. Nous étions bons amis auparavant, aussi je ne comprends pas ses réserves.
Elle porte une jolie petite robe légère, blanche et grise, et je ressens tant de poésie dans l'atmosphère que je ne peux m'empêcher de lui dire ce que j'ai sur le coeur.
Ce pont est habituellement réservé aux passagers de première classe. J'espère qu'aucun officier du navire ne me remarquera, sinon j'aurai de sérieux problèmes.
J'obtins ce travail sur un navire pour payer ma traversée vers le Grand Continent, qui a été redécouvert il y a seulement quelques siècles. En attendant, j'ai toujours été curieux au sujet de la vie là-bas, de savoir si les gens étaient comme nous ou si leur culture était si étrangère qu'il n'était pas possible d'y vivre.
J'ai également essayer d'apprendre leur si difficile langue, et je me suis forcé à l'utiliser quotidiennement. C'est ainsi que j'ai déménagé vers Iricimia, qui a une langue proche, et même si je suis loin de complètement la maîtriser, j'ai vécu là-bas un moment, puis j'ai décidé d'embarquer sur ce bateau.
Nous entrons dans un salon de thé à l'ambiance snobinarde, dans une zone touristique. Nous nous ennuyons rapidement en un tel lieu, aussi je propose que nous cherchions un endroit plus agréable pour nous divertir.
Entrant dans la taverne, je retrouve certains de mes anciens camarades du bateau. Étrangement, ils ne sont pas trop hostile à ma présence. Nous prenons une bière, puis une autre, et finalement je termine la nuit à danser sur les tables, pour la plus grande joie des femmes ici qui frappent dans leurs délicieuses mains en rythme.
J'en viens à apprécier cette vie simple, et je ne crains plus cette terreur bleue que j'avais l'habitude de ressentir dans le passé.
Ai-je de la chance aujourd'hui ? Quand je tire un dé de ma poche, je peux être considéré comme chanceux si je fais un 5 ou un 6 avec
Lancer un dé (au cas où je n'en aurais pas en poche en ce moment)
L'opposition est remplie de personnes charmantes et engagées, néanmoins je ne peux garantir que leurs dirigeants soient aussi propres politiquement. Il y en a même qui racontent que la tête pensante de l'opposition est infiltrée par le Indigo Love Syndicate.
Ai-je de la chance aujourd'hui ? Quand je tire un dé de ma poche, je peux être considéré comme chanceux si je fais un 5 ou un 6 avec
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Les quais ne sont pas un endroit très agréable pour un être aussi délicat que moi. J'ai immédiatement le sentiment que je pourrais devenir une proie facile pour la plupart des vautours qui sévissent ici.
Je remarque une belle femme qui attend près d'un ponton. Au même moment, des marins, rencontrés sur le bateau où j'étais employé, m'appelle tandis qu'ils entrent dans une taverne.
Impassible aux émotions humaines, le navire atteint les premières brumes matinales de l'autre continent. Foulant la jetée et la terre ferme pour la première fois après trois semaines de torture spirituelle, je me sens étourdi et complètement perdu.
Il y a un grand poster sur un mur, et la sortie vers le reste de la ville.
Avant de commettre l'irréparable, je remarque l'ombre de Béatrix arrivant derrière moi, bouleversée et angoissée à mon sujet.
Le capitaine, arrivant peu après, s'excuse pour la conduire grossière de ses hommes. S'inclinant profondément, il me demande mon opinion sur la route à suivre. Est-ce que je rêve ? il est devenu fou, ou bien c'est une sorte de pitié malsaine à mon encontre...
Devrons-nous aller :
Que la mort peut être douce, lorsqu'elle est si bleue !
Le soleil est haut dans le ciel, et pourtant je ressens une brise fraiche dévorant mon cou et mes côtes. Je me souviens de mon enfance en Francimia, mes jeux dans les arbres et entre les rares collines vertes de notre domaine familial. Plus tard, toujours dans les arbres, en train de lire des livres à thème fantastique, allongé sur le tapis rouge et violet dans ma cabane à huit mètres du sol. Je me rappelle également de ma mère m'appelant, avec sa voix haut perchée, pour venir manger la « Gargouaillotte à la Pisaille », un plat local.
J'ai soudain l'impression de tourner en rond...
Je n'aurais jamais imaginé qu'être vendu comme esclave puisse se passer ainsi. Ce n'était certes pas le marché aux esclaves sur la place publique comme on aurait pu l'imaginer, j'ai juste été conduit dans une cave sombre et humide, où je me suis ennuyé à mourir.
Je plonge dans l'eau sombre. Je me sens si seul, que rapidement j'arrête de respirer.
Je me suis senti déprimé tant d'années que je ne puis le supporter plus longtemps. De plus, mon lieu de résidence et mon emploi actuel menacent graduellement tant ma santé mentale que physique...
L'océan, immense et bleu, s'étendant à l'infini vers le nord, l'est, le sud et l'ouest, reflète le soleil comme une cotte de maille scintillante.
« Hé espèce de saloperie de Francimi ! Viens par ici ! », crient-ils.
Entouré de ces étrangers Scottani et Iricimi, je ne me sens pas très bien dans cet environnement. Leur casques verts et orange foncés me rendent nerveux. Je n'ai pas besoin de leur obéir, car ce sont de simples marins comme moi. Mais vais-je tolérer ces insultes ?
On me dit avec un ton irrité que je fais erreur. Ce n'est plus là depuis un moment.
À l'âge de dix-neuf ans, je suis allé dans la ville la plus proche, pour apprendre à devenir bibliothéquaire. Mon père en fut un peu déçu, lui qui souhaitait que je devienne artiste. J'ai quand même emporté mon accordéon avec moi, pour lui faire plaisir.
Satanés moustiques ! Avec toutes ces pestes volantes, il est bien difficile de se concentrer.
Cette ville est énorme selon les standards du vieux contient. De gigantesques dirigeables traversent pompeusement les airs, mais il y a également quelques avions, plus qu'en Euralinia.
Les maisons ici sont plus opulentes, avec des influences marquées des villes d'Asinalia les plus extrêmes-orientales, dénotant un goût certain pour les décorations délicates et compliquées. Je n'aime pas cela du tout.
Que puis-je faire maintenant ?
Des marins entraînés et en nombre sont certainement plus costauds qu'un pauvre vagabond comme moi qui a toujours vécu sur le plancher des vaches, entre la bibliothèque du coin et l'université.
Le navire n'avait probablement pas assez de vivre pour effectuer la traversée, et cela n'était pas une surprise de devoir faire demi-tour pour retourner dans notre pays d'origine.
Déçu et fatigués, les marins quittent le bateau en colonnes disciplinées. Habitués aux petites traversées locales, ils ne sont pas près de retourner vers ce nouveau Continent dont tout le monde parle.
Je suis malgré tout heureux de revenir ici, et d'être débarrassé d'eux.
Cette ville est énorme selon les standards du vieux contient. De gigantesques dirigeables traversent pompeusement les airs, mais il y a également quelques avions, plus qu'en Euralinia.
Les maisons ici sont plus opulentes, avec des influences marquées des villes d'Asinalia les plus extrêmes-orientales, dénotant un goût certain pour les décorations délicates et ayant du caractère.
Une telle sollicitude pour des motifs aussi inspirés m'inspire un tel bonheur que j'en oublie un moment ma solitude spirituelle.
Le soleil commence à annihiler l'humidité poisseuse de la brume, en envoyant des rayons oranges sur les murs.
Que faire maintenant ?
« Cher voyageur,
merci de participer à ce jeu. J'espère que vous ne vous sentirez pas trop limité ici, et que votre liberté de pensée n'est pas trop mise à mal. Cette courte histoire risque par contre de réellement commencer quand vous retournerez à la civilisation. N'espérez pas découvrir beaucoup de choses dans ces îles désertées. Au fait, si par hasard vous rencontrez Jacqueline, dites-lui bonjour de notre part ! »
Ce qui était le plus visible et étrange dans cet endroit, c'était un poster imprimé sur un fond bleu-indigo, avec écrit par dessus, en lettres énormes et roses :
« REJOIGNEZ L'ARMÉE DE L'AMOUR(TM)!
L'Indigo Love Syndicate(tm) a besoin de vous. Merci pour votre attention. »
Il n'y a pas de moyen clair pour les contacter. Peut-être qu'ils sont devenus si puissants récemment qu'il est aisé de tomber sur eux. On verra bien !
Je lui parle de ma philosophie de la vie, et des buts élevés auxquels chacun devrait se référer pour se réaliser dans ce vaste univers. Je lui parle de la beauté, je lui parle de la volonté, de l'ascétisme et de l'humilité.
Les yeux pleins de larmes, la femme m'embrasse, s'accrochant de façon embarrassante à mon cou, et reniant ses anciens amants.
Dès que j'entre dans la bâtisse cyclopéenne, je sais que cet endroit est parfait selon tous mes critères, une vie entière à passer au service de la littérature, même avec ma grammaire approximative et mon accent francimi.
Nous naviguons vers une île étrange, une longue piste de jaune-ocre, avec en toile de fond des falaises vertes surplombant la plage. Une fois arrivé sur le sable, je trouve sur le sol une bouteille fermée. Il y a un vieux parchemin dedans.
Après être entré dans une calèche tirée par des Frisons, j'atteins rapidement la petite ville où je réside habituellement, dans la banlieue de cette métropole, et je fais arrêter le véhicule au centre-ville.
Quelqu'un m'a vendu, tandis que j'effectuais une importante mission : je devais rencontrer un dirigeant de l'Indigo Love Syndicate, pour le capture, mais c'était sans doute un piège, et c'est moi qui ai été capturé à la place.
Après quelques recherches dans les bibliothèques et musées, je découvre que cette société a été fondée il y a un millier d'années, après sa séparation physique du vieux continent. Elle a grandi à une allure normale, sans événement marquant. Plus inquiétant est le fait que depuis une dizaine d'années, une nouvelle secte, appelée le Indigo Love Syndicate, se répand rapidement à travers le pays, tant parmi le peuple que les élites. Discrète à ses débuts, la secte est maintenant un pouvoir politique sur lequel il faut compter.
Lors d'une journée ensoleillée où la plupart des domestiques sont dehors avec la famille lors d'une promenade au bord de mer, j'arrive à désactiver la clôture électrique et à escalader les hauts murs entourant la propriété, pour rejoindre la liberté et l'auto-réalisation.
Partant précipitamment, j'ai oublié de prendre de la nourriture et quelques affaires avec moi, aussi je me sens rapidement bien perdu dans ces rues étrangères, avec mon libre-arbitre et mes poches vides.
Je la compare à une pouliche sublime et splendide, à la déesse de la fertilité, de la guerre et du désir, à l'infirmière primordiale et ainsi de suite.
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Je prie avec la complicité de tous les adeptes de l'Indigo Love Syndicate.
J'ai à ce moment le sentiment que mon âme vient d'être souillée.
Pensant probablement que j'ai mal interprété son activité d'attente, la femme semble énervée d'avoir été dérangée par mon arrivée. Elle me dit carrément qu'elle attend quelqu'un d'autre et se moque de ma vie disgracieuse.
Mon appartement se situe dans une maison presque déserte, elle-même sur trois niveaux. J'habite au dernier étage, et ainsi je peux admirer les bois environnants depuis ma salle de bain. Il y a une grande forêt dans la partie orientale de la ville, où les gens peuvent aller chasser, randonner et se ressourcer loin de la vie moderne et stressante.
Je me sens si fatigué, que je vais au lit immédiatement.
Après avoir été assomé par un pirate aux dents pourries, je suis conduit dans leur repaire, qui est caché au milieu d'une grande ville que je n'ai jamais vue auparavant. Se pourrait-il que je suis arrivé sur le nouveau Continent en fin de compte ?
Tous les marins ont été séparés pour éviter la rebellion, et je rencontre dans mon cachot des gens avec des langues et des cultures que je ne comprends pas du tout.
Voler est facile ici : on dirait que personnes n'est sur ses gardes et ainsi je peux arnaquer pas mal de monde. En fait, ce que je ne savais pas, c'était que les citoyens ne se méfiaient jamais des actes délicteux, car ici la police est tellement efficace que les criminels sont attrapés sous quarante-huit heures.
Accablée par la faute, cette humeur funeste embrouille mon esprit dans une dépression bien connue. Errant dans la ville sans but, je traverse un pont décoré de fer forgé. Un lampiste s'affaire à illuminer les rues, sans sourire aucun. Le crépuscule s'estompe, remplacé bientôt par la nuit noire. Le ciel indigo se mêle à la rivière indigo, et j'aspire à une telle harmonie qui me fait cruellement défaut.
Ai-je de la chance aujourd'hui ? Quand je tire un dé de ma poche, je peux être considéré comme chanceux si je fais un 5 ou un 6 avec
Lancer un dé (au cas où je n'en aurais pas en poche en ce moment)
L'appartement de Béatrix est confortable et moderne : il y a là beaucoup de meubles en bois orné de motifs en cuivre, et des tapisseries en laine décorés de fibres optiques.
Elle commence à retirer ses habits, mais se ravise et me dit qu'elle préfère finalement prendre un verre à la taverne.
La partie occidentale de cette mer est réputée pour ses tornades fourbes et ses tourbillons imprévus. Le destin de notre embarcation est pourtant mis à mal par des désastres bien plus humains, lorsqu'un bateau pirate nous prend d'assaut.
Ces rustres passent à l'abordage, emplis de haine et de violence, et même si nous essayons de nous rebeller, nous ne sommes pas assez fort pour contenir leurs attaques pour très longtemps.
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Ils m'accueillent avec une certaine sympathie, et prennent mon nom. Ils notent ma demande, et me donne le numéro d'un bureau au premier étage.
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Lancer un dé (au cas où je n'en aurais pas en poche en ce moment)
Monsieur et Madame Caesar possèdent une maison qui est plus grosse que tout ce que j'ai pu voir auparavant : un terrain d'atterrissage pour aéronef, une tour dans le jardin, et de l'électricité partout pour aider à la pousse des plantes et des légumes...
Ils m'ont conduit à leur atelier, où je suis censé assembler des choses et réparer tous les gadgets qu'ils ont dans leur maison : des oiseaux mécaniques, et machines électriques, des phonographes...
Après un an passé ici, ils commencent à me faire confiance.
Sortant d'un coin sombre, un homme vêtu de noir me frappe dans le dos.
Ils m'accueillent avec beaucoup d'attention, et tandis qu'ils enregistrent mon nom, on me montre une liste des emplois possibles dans le coin.
J'ai sans doute de la chance, parce qu'il vient de se libérer une place de bibliothéquaire dans la bibliothèque principale de la ville.
Après m'avoir fait signer quelques papiers, ils me montrent la route sur une carte.
Après quelques années en tant que prisonnier, je m'assagis et deviens plus raisonnable une fois libéré.
Sans doute que le mieux pour moi maintenant est de retourner chez moi, et recommencer ma vie là-bas.
Serai-je bibliothéquaire, ou aventurier ? Je ne peux encore me décider.
Durant une mission difficile, je sens que je n'obtiens pas l'aide que je mérite habituellement, et j'ai la nette impression de tomber dans un pièce, sans moyen d'en rééchapper.
Je lui raconte ma philosophie de vie, et lui parle des buts que chacun devrait souhaiter atteindre dans l'univers. Je lui parle de la beauté, de volonté, d'ascétisme et d'humilité.
Un adepte Indigo Love, surgissant d'un recoin sombre, me montre son amour et son attention en me poignardant dans le dos.
Dans ce bureau on me présente une liste des emplois possibles dans la région.
J'ai sans doute de la chance, parce qu'il vient de se libérer une place de bibliothéquaire dans la bibliothèque principale de la ville.
Après m'avoir fait signer quelques papiers, ils m'indiquent la route sur une carte.
Une jeune femme polie et agréable m'explique avec une voix douce que le bureau que je recherche se trouve maintenant au rez-de-chaussée.
Pendant l'attaque, le vois le flash bleu acier de l'épée d'un pirate, approchant si dangereusement de ma tête que je finis par en mourir.
Baillant et m'étirant, je me réveille de bonne humeur. Je n'ai pas découvert de nouveau Continent, je n'ai pas vécu de grandes aventures, mais j'ai rencontré des gens qui n'étaient pas si mal en fin de compte.
Jour après jour, j'ai retrouvé mon amie Béatrix de plus en plus souvent, et elle fait de son mieux pour supporter mon humour grinçant. Elle me dit tout le temps que notre histoire est vraiment comme une FIN heureuse finalement !